En 1857, le dénommé Giuseppe Borsalino s’est installé à Alessandria (région du Piémont) pour ouvrir une fabrique artisanale de chapeau, aidé de son frère ainé, Lazzaro. A 23 ans, Giuseppe venait de suivre une formation de chapelier en Italie et à Paris.
Borsalino : LE chapeau de grande classe
En 1868, l’entreprise Borsalino Giuseppe & Fratello (frère) obtient un premier succès de niveau national avec l’obtention de la médaille de première classe à l’exposition de Turin. De 5 modèles produit à cette époque, Borsalino va peu à peu passer à une multitude de modèles d’une qualité irréprochable.
De l’eau a coulé sous les pont depuis cette date. Aujourd’hui Borsalino est synonyme de chapeau italien de grande classe. Sa forme et sa matière, en feutre souple, sont incomparables.
Le plus célèbre des modèles est le Fedora, qui a fini par devenir le symbole absolu de la marque, alors qu’il existe évidemment beaucoup de modèles différents (le type Trilby, un chapeau à bord court, est également incontournable).
Le chapeau classique de la marque est immédiatement reconnaissable par son feutre mou et son ruban à bord large. Il est dit qu’un feutre mou Borsalino dure toute une vie, tout en étant le summum de l’élégance à l’italienne.
Une marque internationale
L’entreprise Borsalino a, en effet, vite pris une dimension internationale. La marque a été déposée en 1882. Elle remporta le Grand Prix de l’exposition de Paris en 1900, et de Bruxelles en 1910.
Quand Giuseppe s’éteint en 1900, la production annuelle est de 750 000 chapeaux, dont 60 % sont exportés. C’est son fils ainé, Teresio, qui prend le relais et poursuit le développement. En 1900 également, Borsalino reçoit le Grand Prix à l’Exposition universelle de Paris. A cette époque c’est le prix international le plus prestigieux accordé à une entreprise.
Une « mésaventure à l’italienne » ne manqua pas de toucher l’entreprise en plein essor. En 1906, Giovanni Battista Borsalino, le propre cousin de Teresio, lance une nouvelle chapellerie, toujours à Alessandria, avec le fameux nom de famille ! La nouvelle entreprise G.B. Borsalino Fu Lazzaro devient ainsi un concurrent frontal de Borsalino Giuseppe e Fratello. Une guerre commerciale sans pitié se fit donc entre les deux Borsalino. Des affiches publicitaire de cette époque, réalisées par les plus grands illustrateurs italiens, illustre la bataille des Borsalino…Le célèbre logo calygraphié a, quant à lui, été déposé en 1907.
Le pic de la production de la maison historique Borsalino demeurera celui des années 1920, avec environ 2 millions de chapeaux par an. En 1939, Teresio Usuelli, petit neveu du fondateur, accède à la direction de l’usine avec son cousin. Il poursuivra l’internationalisation après-guerre et jusqu’aux années 1960.
Le dernier chiffre connu fait état en 2017 d’environ 150 000 Borsalino par an, production assurée par 134 ouvriers.
Déclin ou immortalité ?
Les années 1980 amorcent cependant le déclin de la marque, les chapeaux faisant de moins en moins recette. Borsalino est finalement rachetée en 1992 par la famille Gallo-Marenco-Monticone, industriels d’Asti (Piémont) mais le repreneur finira par avoir des ennuis avec la justice en 2015. Un nouveau repreneur, le fonds d’investissement Haere Equita, a assuré la continuité de l’entreprise en la rachetant en 2016. L’entreprise a donc connu beaucoup de remous dès l’orée des années 2010, avec une dette de 18 millions d’euros et a frôlé la faillite. En 2007 Borsalino avait pourtant fêté ses 150 ans en louant la galerie Vittorio Emmanuele en plein centre de Milan, à côté du célèbre Duomo.
Aujourd’hui, l’usine de Spinetta Marengo (Province d’Alessandria) continue de produire le fameux chapeau à partir du poil de lapin ou de lièvre, selon la méthode ancestrale, se servant toujours entre autres de moules en bois. Le groupe n’a jamais cessé faire de la pub -ciblée mode et luxe- en y consacrant près de 3 % de son chiffre d’affaires.
On assiste depuis une dizaine à un vrai renouveau du chapeau dans la mode masculine mais aussi féminine. Le Borsalino est, ainsi, de nouveau tendance mais les ventes ne suivent plus.
C’est un increvable symbole fort de l‘Italianità et du Made In Italy.
Des clients très célèbres
Des noms célèbres ont portés le Borsalino à travers les époques : Franck Sinatra, Humphrey Bogart (on appelle aussi le Borsallino un « Bogart ») Marcello Mastroianni dans le film 8 et demi de Federico Fellini, Robert Redford, Johnny Depp, Michael Jackson, Justin Timberlake, Kate Moss, Pete Doherty ou Brad Pitt pour nos contemporains. Ce dernier a le privilège d’avoir un chapeau Borsalino à son nom !
Un fameux film français de 1970, Borsalino, de Jacques Deray avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, immortalisa également la marque pour le 7ème art. Il y aura une suite, Borsalino & Co en 1974, toujours signée Deray et avec Delon, mais sans Belmondo.
En effet, c’est aussi le chapeau des gangsters ou des aventuriers, le plus connu étant Indiana Jones !
De nos jours, la maison Borsalino produit également des bérets ou des casques de moto. Des lunettes de soleil, des vêtements pour homme et du parfum sont également commercialisés sous sa marque.
C’est la seule marque de chapeau devenu un nom propre avec le non moins célèbre Stetson américain: l’unique Borsalino !
Crédit illustration : Site internet officiel de Borsalino.