Il vient de remporter à 24 ans le tournoi de Wimbledon pour la première fois ce dimanche, en battant Carlos Alcaraz (4–6, 6–4, 6–4, 6–4). C’est donc une revanche sur le tournoi de Roland-Garros en juin dernier, où ce dernier avait fini par le battre après une mémorable finale de 5h29. La plus longue finale historique du tournoi…
Un italien numéro 1 : Une première
Jannik Sinner conforte ainsi sa place de numéro 1 mondial de tennis depuis juin 2024. Il n’avait alors pas pu accéder à la finale (déjà remportée par Alcaraz). C’est une première historique pour l’Italie. Tous les médias transalpins l’ont saluée avec des superlatifs : « Le roi de Wimbledon » (La Repubblica), « Le roi du monde » (La Stampa), « Votre Majesté Sinner » (La Gazzetta dello Sport) ou « The King » (Il Corriere dello Sport).
Le tennisman italien le mieux classé était auparavant n° 4 mondial, en 1976 : Adriano Panatta, vainqueur de Roland-Garros cette année-là.
Loin des clichés sur l’italianité
Le cas Jannick Sinner est très intéressant en terme d’italianité : son nom et son prénom ne sonnent pas très italiens…ni son apparence avec sa chevelure rousse, sa peau très claire et sa taille de 1,91 mètre. Jannick est en effet né, le 16 août 2001, à San Candido (en allemand Innichen) et a vécu dans le village de Sesto, situé dans la Province de Bolzano. C’est la région italienne, frontalière de l’Autriche, qu’on appelle le Tyrol du sud (Südtirol). Ses parents, Hanspeter et Siglinde Sinner, ont d’ailleurs travaillé pendant une vingtaine d’année dans le refuge de montagne Fondavalle (Talschlusshütte en allemand), dans la Val Fiscalina. Une vie très simple, laborieuse, très loin du « bling bling ». Des parents très présents dans la vie sportive du champion : Le père s’occupe de sa carrière et sa mère est sa supportrice numéro 1. Siglinde a transmis sont goût pour le ski à Jannick. Elle lui ressemble beaucoup, sauf dans l’attitude. Elle est, en effet, très démonstrative dans les tribunes…Elle a déclaré ne jamais arriver à être présente pendant tout un match tant l’émotion la submerge : A Wimbledon, la Gazzeta dello Sport l’a surnommé « la femme la plus visible de la finale avec la Princesse Kate » !
La région Trentino-Alto-Adige
La région de Sinner est nommée le Trentino-Alto Adige (Trentin Haut Adige). Celle-ci est composée de deux entités à l’identité forte : Le Trentin (nom qui dérive de la ville de Trento) et le Haut Adige. L’Adige est un fleuve qui part des Alpes italiennes du Nord, traverse les villes de Trento, Verona, Legnago et Cavarzere. Il longe les villes de Merano, Bolzano, Rovereto et Rovigo pour se jeter dans l’Adriatique. Le Trentino-Alto-Adige n’a été rattaché à l’Italie qu’en 1919 et était auparavant autrichien. La région a aujourd’hui deux provinces qui ont un statut un peu spécial : Elles sont autonomes. Elle comprend donc la province autonome de Bolzano, qui est officiellement bilingue italien-allemand, et la province autonome de Trento. On ne compte que quatre régions autonomes en Italie, définie par la Constitution de 1948 : La Sardaigne, La Sicile, Le Val d’Aoste et, donc, le Trentin-Haut-Adige.
Qui est le numéro 1 mondial ?
Revenons à notre champion italien. Il a d’abord pratiqué le ski (slalom géant) à haut niveau, ce qui lui donne un net avantage au niveau de l’équilibre. Il a également joué au foot avec un bon niveau. Sinner est passé pro au tennis depuis 2018. En 2019, il remporte déjà le Next Generation ATP Finals et est sacré « ATP Newcomer of the Year » (le nouvel arrivant de l’année au classement ATP : Association of Tennis Professionals).
Il a depuis remporté 20 titres ATP au total ainsi que deux fois l’Open d’Australie en 2024 et 2025. En 2024 il remporte aussi l’US Open et, donc, en 2025 il est le premier italien à remporter Wimbledon.
Quel est son style de tennis ?
Jannik Sinner est droitier, avec un revers à deux mains. Il a un coup droit et un revers très puissants. Il représente une nouvelle génération de joueur de tennis avec une grande rapidité, un style agressif, puissant, et une grande constance. On l’a comparé à Roger Federer pour son calme et son jeu équilibré, et à Novak Djokovic pour son agilité et le fait d’avoir beaucoup pratiqué le ski.
La polémique sur le dopage
En mars 2024 Sinner a été testé positif par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA). Le contrôle avait été révélé à l’été 2024 et l’ITIA ne lui avait infligé aucune suspension. La substance interdite est l’anabolisant Clostebol et Sinner a, depuis, toujours plaidé la contamination accidentelle. Selon lui son préparateur physique, Umberto Ferrara, aurait acheté la crème dermatologique Trofodermin qui contenait le Clostebol. Ce dernier aurait pénétré son organisme à l’occasion d’un massage par le kiné Giacomo Naldi. L’italien a révélé depuis avoir pensé à mettre fin à sa carrière et a licencié les deux personnes. Il a toujours nié avoir bénéficié d’un traitement de faveur par les autorités antidopage.
Après un accord en février avec l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) il a finalement écopé de 3 mois de suspension en mars 2025. La suspension a pris fin le 4 mai dernier. L’accord a été critiqué par plusieurs joueurs de tennis en activité ou retraités et également par Federica Pellegrini, l’italienne championne olympique de natation. Le public a également fait part de sa réprobation.
En avril 2025, il lance la Jannik Sinner Foundation destinée à aider les jeunes via le sport et l’éducation.
Iannick Sinner habite maintenant à Monaco, comme beaucoup de sportifs.